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Pedalo ergo sum
25 juillet 2018

Au commencement, était le début.

Sur un vélo comme devant une page blanche, il faut bien se lancer un jour. Il y a très (mais vraiment très) longtemps, j'ai balbutié mes premiers coups de pédale. Je devais avoir 5 ans et quelques brouettes. Aujourd'hui, 19 juillet 2018, à un âge que je vous tairai, je claviotte mes premiers mots sur ce blog, qui n'a d'autre prétention que celle de ne pas en avoir. Je la joue petit bras, ici comme sur la route, et à vrai dire bien plus sur mon vélo que devant cet écran. Je vous le dis tout de go, je suis un novice dans l'art du "pédaler bien". Il y a un peu plus d'un an, le voyage à vélo n'était encore qu'une évocation éthérée, un vague horizon teinté des couleurs diaphanes du rêve et de l'utopie. Mais un article de journal est passé par là. Il était question d'un gars du Nord qui parcourait le Sud. Depuis longtemps . Un voyageur au long cours (qui surgit hors de la nuit, courant vers l'aventure au galop). Je peux dire aujourd'hui que cette ch'tite photo de la "Voix du Nord" et ces quelques mots anodins ne sont tombés ni dans l'oeil d'un aveugle, ni dans l'oreille d'un sourd... Ils ont fait leur chemin. Je leur suis reconnaissant et redevable. Quelque chose s'est mis en branle, que j'ai saisi au vol avec un entêtement qui me ressemble quelque part. Jour après jour, le rêve s'est trouvé des contours pour devenir un projet, avec du concret (de chez concret), ni soldé ni bradé. A cette heure - un peu plus de minuit, mon dieu, que fais-je encore ici - je ne sais ce qu'il en adviendra. Peut-être n'irai-je pas au bout que ce que j'entrevois. Peut-être tout cela restera-t-il velléitaire, comme beaucoup de choses au cours de l'existence. Après tout, la vie est jalonnée de tentatives. Elle ne serait même selon certains qu'un perpétuel brouillon, un essai en continu vers l'accession à soi-même... Ceci étant, l'important est bien d'entreprendre, de se montrer déterminé, voire obstiné. Qu'importe le but finalement, qui n'est qu'un prétexte à l'essentiel. Ce qui compte, c'est le chemin, c'est bien connu. Et si mon but est d'atteindre la mer Noire d'ici quelques mois, ce qui me semble essentiel justement est ce que je mets en oeuvre pour y parvenir, ce contact avec cette part de rêve qui me définit, cet éclat soudain de vie, cette quête d'une insondable identité... 

 

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